Je suis maman célibataire de 2 garçons énergétiques et plein de joie de vivre. De profession, je suis juriste et actuellement chargée de la direction juridique auprès d’un département ministériel de l’État luxembourgeois. Aujourd’hui nous vivons une vie épanouie dont nous réjouissons chaque moment, mais ce privilège a été précédé par des années remplies de peur et de désespoir.

Je connais le sentiment d’impuissance face aux menaces et tirades de haine de mon ex-conjoint et de sa famille ; je connais le sentiment d’impuissance face à l’avocate adverse qui n’hésite pas à recourir aux stratégies les plus humiliantes ; je connais le sentiment d’impuissance face à une juge qui ne veut pas approfondir mes alertes relatives à l’instabilité psychologique du père de mes enfants ; je connais le sentiment d’impuissance face aux plans du Treff-Punkt d’élargir le droit de visite du père malgré mes mises en gardes sur les risques auxquels seront exposés les enfants ; je connais le sentiment d’impuissance quand la police refuse de recevoir mes plaintes et quand le parquet me force à rencontrer mon ex-conjoint dans le cadre d’une médiation pénale.

Je connais le sentiment d’impuissance, la sensation de crier sans être entendue et la peur constante de ne pas pouvoir protéger mes enfants. Mais je veux vous dire que ce ne sont que les émotions envahissantes ressenties dans ces situations.

Je n’ai jamais été impuissante.

Quand je regarde en arrière je peux voir qu’à cette même époque, j’ai puisé en moi une détermination, une endurance et une volonté illimitées avec lesquelles j’ai affronté toutes ces situations accablantes, humiliantes et désespérantes.

C’est pourquoi j’ai adhéré sans hésitation à l’association Taboo en 2019 et ai rejoint le comité en tant que conseillère juridique en 2020. Dans ma fonction de Vice-présidente (2022) puis de Présidente (depuis 2023) j’ai assisté d’autres femmes sur leur chemin d’émancipation et de réappropriation. Pour elles, je suis aujourd’hui la marraine dont j’avais besoin. Je guide, je conseille et je me bats avec celles qui se retrouvent aujourd’hui dans la même détresse que j’ai connue jadis.